Top articles
-
Les adieux
Ce jour est proche. Ils sont tous deux au bord du souvenir et désirent plus que tout avancer. La mer lentement rétrécit. À portée de main se tient l’homme fascinant. Bientôt il sera près d’elle et désarmée elle devra lui raconter son histoire. Il viendra...
-
Les héros naissent pour errer — Majda.
… Non, pas un super héros. Eux n’ont aucune marge de manœuvre. Ils sont engoncés derrière les barreaux de nos inconscients collectifs. La vie c’est ce qu’on fait du bout des doigts. Ce qu’on dessine sur cet assaut de chaque seconde. Les secondes, comme...
-
Les bras de l’absence
Mon amour je ne te laisse pas. Pardonne-moi d’être si loin de ta détresse. Je voudrais être ta douce consolation et il y a des jours où je ne me sens plus à la hauteur. Tu sais, moi je n’ai jamais fugué en vrai, il ne me manquait ni l’envie ni le courage,...
-
La nuit
Le jour. Il y a des balcons. Cages dorées d’où un regard boomerang s’élance et revient avec comme une encoche à chaque rencontre. Blessé. Le jour. Il y a le charivari de la rue. Un cortège de silhouettes quelconques, inquiétantes. Seule la nuit console....
-
Vestiges — Neils.
Face aux volutes de fumée qu’elle recevait en plein visage, sa seule arme était un toussotement timide. Elle était assise sur le rebord de la baignoire à démêler sa chevelure, comme une ondine se coifferait avec un peigne d’ivoire à la margelle d’une...
-
Le dernier couloir — Majda.
Je suis bien, seule, les autres ne peuvent pas comprendre, c’est l’unique tiret sur la liste de mes pessimismes. Je n’ai pas de barrières érigées, de murailles avec pointes, ma geôle est une bulle transparente, je m’y raconte des histoires, m’y façonne...
-
Instincts
Il a une voix belle et triste et les manières d’un poète. Sous le vol de ses mots, sous le souffle de ses lèvres ; ma peau chuchote que ma bouche tremble. La fumée de sa cigarette lancée sur mon visage trompe ma mélancolie. Les appels déclenchés par ses...
-
Avec succès
J’aborde aujourd’hui ton nom comme on aborde un très haut mur. Tout gribouillé, au recoin de son quartier, tout cramoisi, tout défraîchi, qu’on voudrait repeindre à la va-vite, d’une texture blanche un peu ancienne, sans gros moyens, entre copains, juste...
-
Les miracles de la science
Neisseria meningitidis . Coloration de bleu de méthylène (Gr X1000) En une fraîche matinée de décembre, on entre dans le laboratoire de microbiologie pour la première fois, émergeant de la banalité ambiante, seules les couleurs m’interpellent. Elles sont...
-
Tant pis pour moi
Je le vois d’en bas, l’appartement vide vide ce qu’il recèle de dernières lumières, alors que sur la ville une onde fraîche souffle aux oreilles des quelques passants nonchalants, une chanson d’automne. Indécise dans la rue grise, je rame sur le macadam...
-
L'horizontale
Je pâlis loin de toi. Si seulement tu pouvais venir dans cette chambre où remue ma peine. Me prendre « dolce », me prendre dans un transport indolore. T’enfouir en moi et que ça dure longtemps, longtemps, longtemps. Nos vies sont maintenant parallèles,...
-
Se fendre les joues
Reprendre à zéro, j’ai essayé. Pas assez sérieusement. Ca fait partie de moi. Ca avait commencé très tôt, un matin de 2006. « C’est entre nous. » Parce que j’avais beaucoup écouté Se fendre les joues. Souvenirs. Se souvenir. DA SILVA - SE FENDRE LES JOUES...
-
Hey Lyla.
Hier soir, quelques minutes après avoir rejoint mon lit, je me suis branchée sur Europe 1 et j’étais heureuse d’y retrouver Vanessa Paradis invitée à On connaît la musique. Une fois l’entretien bien entamé, le journaliste lui a posé une question sur son...
-
[Lili s’en fout] — Madame Smith, l’metteur en scène et moi
Ou comment je me suis retrouvée à incarner Mme Smith sans rien savoir d’elle. Est-ce que cela vous est déjà arrivé de vous réveiller le matin en vous demandant quel personnage vous allez laisser venir se promener dans votre monde… marcher dans vos pas...
-
Folles alliées — pour Raise magazine n°07. Hiver 2010.
Les infirmiers entrent comme chaque matin avec quatre sourires gigognes et nous tendent à Chiara, Noha, Eléana et moi, un plateau de dragées. Ici, nos journées se ressemblent dans leurs articulations. On nous couche, on nous réveille, on nous surveille....
-
Déraisons légères
— Je l’aime un souffle sur deux, un jour sur deux. — Et que fais-tu des seconds de chaque souffle et jour ? — Ils se distillent en imprécations ; effets spéciaux sur un théâtre de charmes et de brumes. — Les imprécations sont retournables. Fais-le t’aimer...
-
Bords d’elle — Majda.
J’ai une prison-maison dont je perds souvent les clés au fond de mon sac gris, serti de hublots-miroirs en plexi. J’ai une prison-maison aux vitres embuées. Pleine de souvenirs-barreaux qui me raient la vue, m’empêchent de suivre jusqu’au bout des carreaux...
-
Comme des confettis jetés de part et d'autre de la mer
12/04/11 Dans le ventre, tu as le sang de ton pays, et dans ton désir tu as encore la pourpre qui gêne. Je pense aux mille Julia, Soemia, Moesa, Domnia, et celles dont le nom n'est pas sorti du prénom, est resté dans la grande ombre du prénom. Je pense...
-
Cheveux blancs — Lisa.
J’aime faire des ricochets sur les eaux troubles du sens. J’aime percuter un tas d’envies par accident. Je ne m’imagine pas dans une relation pondérée, atone où on se regarderait dans le blanc des yeux à chaque rencontre par-dessus un café/thé/pepsi/coca/orangina/fanta...
-
Roman-photo — Majda.
« La mer fascinera toujours ceux chez qui le dégoût de la vie et l'attrait du mystère ont devancé les premiers chagrins, comme un pressentiment de l'insuffisance de la réalité à les satisfaire. » — Marcel Proust, les plaisirs et les jours. On dit qu’au...
-
Clown triste & Princess pride — Majda.
Il faut qu’on se revoie, même si on ne sait pas où on va, tu dis. Pas grave, on s’achètera de la barbe à papa aux couleurs bien criardes bleu turquoise pour toi et rose fuchsia pour moi et puis après on croisera le fer, on se battra au fleuret juste pour...
-
Lueurs d'automne
Je retrouve une robe neuve dans une valise du fond du placard. Elle est belle. Son tissu tout de suite me séduit. Je retourne l’étiquette : « Ce vêtement est fabriqué au Népal, a été réalisé de manière artisanale. Nous vous conseillons de laver séparément...
-
La nuit où t’es,
y a des flocons de sucre qui tombent sur mon monde. Des boules de barbe à papa couleur aquarelles poudreuses ; Candyland. Des pommes d’amour craquantes. Rouge cerise sur tes doigts qui fument. Puis des p’tits avions papier-meringue qui valsent dans la...
-
Nocturne 2e
assiégés nous étions assiégés et c’était sans déplaisir mais depuis nous nous sommes tristement acquittés de bien des espérances déjà quelques mois avant toi je ne croyais plus trop en la franchise des mots émiettés çà et là disposés en appâts pour jeunes...
-
Smokey-eyes — Neils/Majda.
N. Elle est soleil, elle est céleste. Elle me fait penser à un losange de pâte de fruits au teint d’ambre, hyaline et cuisante aux coins ; au cœur, confidentielle. Sans les dessous de sucre glace. Elle est quartier luisant, confit de mandarine. Zeste...